12 Mar Portrait d’Alexandra
Dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes, voici un joli entretien avec Alexandra, notre passionnée éducatrice des lutins et joueuse émérite de notre équipe loisir féminine.
Retrouvez l’entretien complet sur le site de la ville de Fontainebleau :
» Je suis joueuse au Grognardes depuis deux ans, l’équipe féminine loisirs du RS77, le club Rugby du sud 77 qui regroupe Fontainebleau et Champagne-sur-Seine. Je suis aussi entraineuse depuis quatre ans à l’école de rugby du RS77 pour les « lutins », les petits de première catégorie, à partir de 5 ans.
À la base je ne m’intéressais pas au rugby, je ne regardais pas spécialement les matchs à la télé. J’ai découvert le rugby en cherchant un loisir pour les 5 ans de mon fils. Je l’ai inscrit pour qu’il pratique un sport collectif d’extérieur, pour qu’il puisse courir et se défouler. Comme j’étais au bord du terrain tous les samedis, le directeur et le responsable de l’école de rugby m’ont proposé de passer de l’autre côté. Ils cherchaient des bénévoles pour encadrer les petits et donner un coup de main. J’ai accepté car je trouve très important qu’il y ait une offre de loisirs dans une ville. D’autant plus pour les petits, car il n’y a pas beaucoup de possibilités à cet âge.
Les clubs de loisirs tournent grâce aux bénévoles, et au RS77, nous sommes 100 % de bénévoles. Si personne ne s’engage et ne s’investit un minimum, un jour les clubs, les loisirs disparaîtront. Je me suis dit que je pouvais bien donner un peu de temps pour faire en sorte que cette offre perdure et que ces associations vivent.
Naturellement, je me suis dit que quitte à être sur le bord du terrain, autant être active et passer sur l’aire de jeu. Sauf que je ne connaissais rien au rugby. La première année où j’ai encadré les lutins, j’ai été accompagnée par « Titine » qui est au RS77 depuis vingt-cinq ans. L’année d’après, j’ai encadré seule un groupe et c’est là que j’ai demandé à faire la formation fédérale, pour avoir plus d’outils et de méthodologie. Le club m’a alors payé la formation.
Bien que mon fils soit monté en catégorie, je continue d’entraîner les lutins du club. J’adore les petits et j’ai tenu à poursuivre leur encadrement : pour être bénévole il faut aimer les enfants, aimer le sport et se dire que c’est un véritable engagement. La constance et la préparation sont des qualités essentielles. Il faut chercher à progresser et à se documenter pour que ça soit ludique. Je continue d’apprendre, j’attends d’avoir plus d’expérience et de monter en compétences avant d’encadrer une catégorie supérieure. Au RS77 tous les bénévoles sont très investis, même quand ils suivent un groupe depuis longtemps, ils continuent de se documenter, à regarder des vidéos de l’école de rugby.
Quand le club a eu la volonté de monter une équipe féminine, on était deux au premier entraînement ! On s’est demandé si ça allait tenir. Et puis progressivement, on a motivé des filles, ramené des copines et des mamans dont les enfants pratiquent au club. Beaucoup d’entre nous étaient adeptes de la course, mais l’esprit d’équipe manquait. Et c’est comme ça qu’on s’est retrouvées. L’âge ou les complexes n’ont pas leur place au club : il faut simplement avoir envie de faire un sport collectif et aimer se dépenser et découvrir un sport de contact. La cohésion et la bonne ambiance du groupe a renforcé l’équipe.
À notre arrivée au club, on devinait ce que pensaient les rugbymen : ils croyaient qu’au mois de décembre, il n’y aurait plus personne et qu’on lâcherait l’affaire. Et non. On est là par tous les temps, même si le terrain est gelé, s’il pleut. Passés les premiers doutes, les Grognards ont très vite été enthousiastes et accueillants. Alors, en clin d’œil de remerciement, nous sommes devenues les Grognardes.
Ce qui compte pour nous, c’est le plaisir de se retrouver, de faire du sport et de rire ensemble. On est hyper bien encadrées par deux super coachs, qui nous motivent avec bienveillance. Ils sont conscients de nos capacités physiques, des forces et des timidités de chacune, notamment sur les plaquages. Ils ont tout de suite été très volontaires pour nous suivre. Pour l’instant il n’y a pas d’enjeux de match, on est dans la progression et l’apprentissage des règles. On est toutes bienveillantes les unes avec les autres, on s’entraide. On a la chance de pratiquer dans un super cadre. D’ailleurs les grognardes recrutent ! «